L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
1ER VOLET
AU NOM DE TOUS : "MERCI POUR TOUT".
PROLOGUE
L'objectif (à demi avoué) du disciple
Reste de dépasser, après bien des "périples",
Ce maître qu'il aima de tout son cœur pourtant,
Sans jamais en tirer glorioles pour autant;
Je ne sais, pour ma part, que trop cette folie
De vouloir desceller, depuis son socle inouï,
Une statue dont l'ombre a jeté sur la Terre
Toutes les dimensions du "Titan Univers"...
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
I
En Barles, tendre hameau sis du côté de Digne,
Comme je regardais les tortueuses lignes
Des sapins s'étalant sous un immense ciel,
De quelque coin obscur de ma chambre d'hôtel…
Ayant, la veille, vu mélèzes, chênes, hêtres
Submerger ma raison, c'est là, à la fenêtre
D'une auberge rustique, en son deuxième étage,
Que par ce matin clair, je songeai au jeune âge...
...J'avais douze ans alors et déjà, subjugué,
("Sous le joug", m'a-t-on dit, mais que cela me fait ?)
Quand m'apparut un jour, pour la première fois,
Ce visage avenant que marquait, toutefois,
Longeant sa barbe drue qui lui cachait le col,
Une longue toison tombant jusqu'aux épaules...
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II
...Devant notre regard, en ces superbes lieux,
Sous les crêtes inouïes d'un calcaire marneux,
S'offrent, par maints dévers confinant au vertige,
Des pans d'épicéas qui frisent le prodige !
Et qui ne s'émeut pas devant ces grands spectacles,
De la nature, non, jamais, en son miracle,
N'estimera le prix toute une vie durant,
Epris d'un quotidien, les villes préférant !...
Aussi, face aux reliefs de l'immense massif,
Où quelque part, peut-être, esseulé, un grand if (*)
Se démarque vraiment de par sa frondaison,
Je pensai au passé, ténébreuse saison,
Taisant bien des détails, tandis qu'il va sans dire
Que, d'instants merveilleux, je n'en ai souvenir...
(*) L’if possède le plus souvent un tronc creux et renvoie à cette notion jantelienne de « faire le vide ».
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III
...Je crois qu'en ma jeunesse, abusée par les "folles"
Erreurs qu'on nous apprend, et ce, dès l'âpre école,
Je vis, par ces instants d'une prime rencontre,
(Moi qui ne pesait pas ni le pour, ni le contre
De cette éducation par quoi l'on subissait
Quelque asservissement déjà conditionné),
En cet esprit hors norme, oui, je crois que je vis,
- Pardonnez l'expression fade, mais c'est ainsi ! -
Sous la "férule Amour", "papa" de mes pensées,
- Biologique non point - un père des Idées !
Hélas ! En ces instants (ainsi en va le sort),
Je ne le savais pas, ou du moins pas encore !
Car de même il en va pour tout, à nos dépens :
On pressent, on ressent, puis un jour on comprend...
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IV
L'adolescence étant un temps parfois sordide,
Le "Rejet", qui nous prie de faire en soi le Vide,
Incombe à tous ceux-là, pareillement à celles,
Attirés par ce Beau qu'on sait universel !
Et cela bien après les propos de Platon,
N'en déplaise à celui qui s'attache à un nom,
La mémoire restant comme un disque effaçable :
L'Oubli même y demeure à jamais oubliable !
Dès lors, bâillonnons-nous ! Ne serait-ce qu'ici,
Par pudeur simplement, voire autant par dépit,
L'humilité sévère, éprise de patience,
M'indiquant prestement de garder le silence
Et, taisant ce qui fut au nom de ce qui est,
Tel un secret scellé, d'étouffer maint regrets...
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V
Derrière les carreaux de ma chambre d'hôtel,
Mon esprit contemplait la fête perpétuelle
D'une forêt joyeuse où nuls affreux festons,
Ignobles mirlitons, et autres cotillons,
Ne gâtent, par les bruits de nos us et coutumes,
En ces vertes contrées, les silencieuses brumes
Qui sourdent le matin comme un hymne sans nom
Aux mystères inouïs de l'Evaporation !
C'est là qu'à la fenêtre, ainsi qu'un cri poussé,
En marge des remords qu'on se doit d'écarter
De notre progression guidée par la Lumière,
Je me mis à penser, plus vif qu'un bref éclair,
Que Jean-Claude Pantel, pour l'homme, a accompli
Le saut de Bob Beamon à travers l'Infini !...
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VI
Devant quelque aube où danse un "bal" tout en vapeur,
Témoignage précis de l'incessant labeur
Auquel notre planète intensément se livre
(Lequel ne s'apprendra, jamais, dans aucun livre),
Me dois-je de conter, depuis l'encre d'un Flot,
Sur des pages d'Amour, ce grand Cycle de l'Eau
Que la plume du Temps imprime à toutes "âmes",
Et dont l'expression brille, écrit aux mille flammes !
Ainsi voguent, là-bas, en quête d'un "naufrage",
Mille "condensations", ces "navires nuages"
Aux cales pleines d'or du céleste Liquide
Puisé dans l'Océan, éden des néréides,
Tandis qu'Eole gonfle, une à une, leurs voiles
Aux ordres de Phébus, comme à ceux des étoiles...
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VII
Puisque je sais qu'un jour partira pour de bon
Rejoindre les Siens, cette humaine exception,
N'ayant connu jamais aucun être ici-bas
Qui puisse l'égaler, tant l'embrase la Foi,
Je craignais que cette ode en l'honneur de celui
Que nommèrent d'Aucuns "Jantel" se poursuivît,
Ainsi que de Mozart la symphonie suprême,
Sous les formes d'un vague et triste requiem !
Aussi, dès à présent, je prie pour que sa "flamme",
Que couve un cœur d'Amour, des Mondes la seule âme,
Du plus pieux de mes vœux, prière inextinguible,
Demeure auprès de nous le plus longtemps possible !
Hélas ! Quand je suis sûr que non, ni vers, ni prose,
Ne modifiera rien de ce que veut la Chose !
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VIII
...La Création divine, ouvrage illimité,
Demeure l'Impression du géométrisé,
Cette "cire support" dont en serait le "sceau"
Le Vide en ce qu'il meut d'Air, de Lumière et d'Eau...
De cette ample épopée, reprenant la lecture,
Il nous faut achever, parmi notre nature,
Le sans faille parcours du liquide élément,
D'une constance en soi, un exemple vraiment !
Je vous chante, ô Cyclique ! (ainsi qu'à son époque
Le louait, à Paros, le poète Archiloque),
Dès ce suprême instant où d'Hélios, le fanal,
Aidé de vents divers qui soufflent en rafales,
Guidant vers quelque crête un flot alors fait "coque",
Change une âpre montagne en gigantesque étoc !
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IX
Je veux que, par ces vers, sache l'humanité
Ô combien ce "cerveau" fut, dans l'humilité,
Le plus grand des Génies de tout le genre humain
Depuis que l'homme est homme, espèce aux actes vains !
Oui, j'exige et je veux, par moi-même tyran,
Que la race déchue d'Eve, comme d'Adam,
Connaisse à quel point l'or de la "source Justesse"
Lui coulait dans les doigts, en des flots de sagesse !
Combien gratuitement, nous, ses amis d'alors,
Nous buvions, à gorgées pleines, ce doux trésor
Qu'il ne monnayait point durant toute sa vie,
Puisque c'est lui, toujours, qui en payait le prix !
Afin qu'elle se dise un jour, tel un axiome,
Que plus que sa vie propre, on a aimé cet homme !
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X
Toute destination étant nouveau départ,
Les voilà derechef, le long de pics épars,
S'épandre de partout, par mille et un "radeaux",
Vaillantes à jamais, nos frêles gouttes d'eau !
Puis s'écouler soudain, au gré de pentes rudes,
"Chaloupes" rebâties, vers ces lacs d’altitude
Que comptent, par milliers, les glaciers de printemps,
Pour dévaler ensuite en maints prestes torrents !
De cascades en rus, ruisselets et ruisseaux,
Là, direction ailleurs, quittant nombre de vaux,
Joindre alors l'ondoiement troublé de la rivière,
"Barques" partout heurtées d'un clapot militaire,
Sous le "tambour" des vents, au "clairon" d’une cluse,
Cherchant le doux repos du "lit" de quelque écluse !...
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XI
Il y eut des "cahots" qui ne s'omettent point;
Or, si par ici-bas, quiconque vit un saint,
Qu'il me le montre un jour, étant plus rare encore
Que le plus inconnu de tous les dinosaures !...
Pourtant, maints "grains" passés (Dieu seul sait ce qu'ils furent !),
Après l'effroi, force dégoûts, bien des coups durs,
Cette haine pleuvant en ses immondes cordes
Puis repartie devers les cieux de la Discorde,
Une ample ensoleillée, sous "l'astre Subsomption",
Succédant à l'orage avec ses grands rayons,
Balaya d'un "vécu", au mépris de leurs "gouttes",
La nébulosité gigantesque des doutes !
Eclairée sous les feux d'un autre luminaire,
Voilà que désormais une âme espère... un Père (*) !
"Père" est pris dans le sens d'une quête Essentiale (divine), et non pas filiale.
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XII
Or, "nymphes" ! Vous voici ! De ce tumulte lasses,
Désirant vous changer en de calmes "pinasses" !
Recrues qu'ici se crie : "Branle-bas de combat !"
Oui, lassées de ce flux, dont l'exigeante voie
En" Pirogues " parquées, par son ordre réglait
Tout courant qui ne veut que partout rangs serrés !
Oh ! Vous ! Libres jadis d'exploser dans les combes !
De s'émouvoir au vol de l'atour des palombes !
De jaillir par les airs ! De choir d'un haut sommet !
De naguère affranchies, faisant ce qu'il leur plaît,
Qui parcouriez, sans frein, l'immensité sereine,
Forcées d'être dressées, Vous, en files indiennes ?
Patience ! Car le fleuve, et son calme remous,
Depuis longtemps déjà, n'attendent plus que Vous !
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XIII
En marge des soucis inutiles qu'on vit,
Nos faux espoirs, vaincus d'une Espérance inouïe,
Sur maintes déceptions hissant leur drapeau blanc,
Puis abdiquant le trône infâme des cinq sens,
Sauront-ils avorter, des mains du "vouloir roi",
Au sceptre de l'ego, la fougue faite foi ?...
En ce "royaume" infect que l'on nomme l'Envie
Dont le "règne", toujours, a pour siège l'ennui,
Possédant un beau jour, suivis d'un regard pieux,
Sur le pupitre Amour, les "Textes", - ces fameux
"Testaments" que légua au monde notre Ami, -
Le front d'un nouveau Fief s'ornera-t-il ainsi,
Une fois que sa "cour" connut les pires fous,
Diadème stoïcien, du "Nec Spe, Nec Metu" ?...
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XIV
Vous voilà désormais, à l’instar de "péniches",
Libres de parcourir en tous les sens la riche
Etendue d'or subtil que le fécond soleil
Teinte, le soir venu, comme un rubis vermeil !
Ainsi qu'un baldaquin pour les flancs d'une femme,
Vous tend enfin son "lit" ce fleuve, amant des "flammes",
Où, serpentant des lieues par d'innombrables courbes,
Jamais vos "membres", tel qu'en le marais, s'embourbent !
Quand Garonne se mue en aimable Gironde,
C'est là que, de vos corps, la suavité gironde
S'étire aux draps d'argent du plus beau des estuaires !
Lorsqu'en vos mols "coussins", vous sentirez dans l'air
Parmi l'embrun bientôt, fragrances de l'iode,
Les caresses salées d'un nouvel antipode !
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XV
Pour la tourbe qui, las ! n'a de valeur encore,
En marge de l'Esprit, que dans les "us" du corps,
On ne peut pas penser qu'elle consente à croire
A ce "Monstre" d'Amour que toutefois l'histoire
Gardera en son livre, entre légende et mythe,
Comme elle le fit de Jésus ou d'Héraclite
Dès lors que s'abbatront les murs des polémiques
Sous la sappe en travail de ce présent Cyclique...
Engeance millénaire ! Homme, fils de l'effroi !
J'affirme que demain, tel aujourd'hui déjà,
Tu conspueras pourtant ce Colosse aux doux pleurs,
Quel que soit ta carrière embrassée dans le leurre…
S’étiole tout Etat lorsque c’est la fonction
Qui, par métiers épars, en divise le don.
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XVI
Saluez l'estran superbe, en ses somptueux marnages,
Qui accueille vos "nefs", inchiffrables en âge,
Aux portes de la mer faisant, sans nulle pause,
De votre état ancien neuve métamorphose !
L'embouchure passée, maintes marées inouïes
Sauront, sous leur ressac, spumescente chimie,
Modifiant par à-coups quelque "complexion",
Entre Lune et Soleil, vous gréer en "galions" !
En le tiède Gulf Stream ou le froid Labrador,
Flux et reflux nochers, capitaines à bords,
Se devront de mouvoir d'immenses "paquebots" !
Mais, en attendant là de voguer en "vaisseaux"
Qui regagneront Ciel pour un Cycle à venir,
Commencez à fumer, "steamers" de l'Avenir !
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
XVII
Pourquoi avoir chanté de l'Eau, là, " l'épopée" ?
C'est qu'elle est la "Revie" pour chaque être créé :
Aérienne "Nestis" aux Cycles du saint Socle
Comme nous l’imageait autrefois Empédocle !
De l'évaporation à l'irrigation,
Depuis les brumes qui nuées bientôt seront
Jusqu'aux nombreuses pluies qu'engagera l'éclair,
Et que sublimeront de nouvelles lumières !
Nos Cellules ainsi, gorgées du Flot hyalin,
Regagnant d'un Ailleurs les "Nuages" divins,
Sont de même une "humeur" qu'attirent Soleils autres...
Laquelle un jour, chutant sur Terre qui est nôtre,
Tel que me l'a appris sieur Jean-Claude Pantel,
Reviendra, suite aux Chocs issus du "Motionnel " !
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XVIII
Il est quelque exception à la règle qui fait
Qu'une vapeur en bas se fait là-haut nuée,
Puis des pluies à nouveau que maints sillons "engrangent"
Pour fabriquer ce blé qu'on stocke dans nos granges...
Comme en certaines nues de très haute altitude
Où s’épanouissent là, sous des climats fort rudes,
En petits flocons d’or, mille étoiles diaphanes,
De même sont Ailleurs, loin de la science insane,
Ces "Plages" inouïes de Cristallisation
Qui offrent quelquefois, envers certains "Renoms",
Une qualité d'Eau, n'ayant pas son pareil,
Pour nouvelle "enveloppe" à leur Corps fait Soleil,
De sorte que ceux-là se mettront à l'abri
Des "Orages" futurs, vifs en intempéries !
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
IXX
Aussi, quand gronderont ces "Tonnerres" prochains
Qui forceront, hélas ! à naître maints et maints
("Renaître" resterait la meilleure formule)
Etats abîmant là leurs "semi particules",
Toi, au contraire, Ami ! comme les vents qui soufflent
Et font, l’hiver venu, mettre à l’enfant ses moufles,
Des nues d’un Monde aux nues d’un autre, sans effort,
Tu perceras ces Cieux que n’encombre aucun corps !
Tu n'es pas de ces vies, où grogne telle averse,
Qui dresseront encor, plus serrés qu'une herse,
Des barreaux aux prisons de nos géométries !
Ah ! Ces jours où, brisant quelque vile "exuvie",
Electrique Splendeur que n'attire l'atome,
Tu n'auras plus jamais à te mêler aux hommes !
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
XX
Moi que rien ne destine à devenir un Être,
Assis, devant ma table, et face à la fenêtre
D'un réduit plus étroit qu'une chambre de bonne,
Je contemple, ébahi, le soleil qui rayonne;
Ma rêverie confine aux feux des Univers,
Lesquels meuvent partout, par d'innombrables sphères,
Cette eau qu'attire et pousse, en deux contraires forces,
La marée de la Vie sur la terrestre écorce...
Je formule aujourd'hui ce vœu se voulant pieux
De renaître, plus tard, un jour d'hiver neigeux
Sur l'un des blancs versants de ces belles montagnes;
Chutant depuis le ciel, sur l'autel des campagnes,
Je croirai y bénir un coin d'humanité,
Aidé par les flocons épars de la Pensée.
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
XXI
Le crépuscule éteint - tout comme une bougie
Qu'étouffe l'éteignoir - le jour, puis vient la nuit
Me rappeler encor, sous son grand drap d'étoiles,
Cette Mort que l'on veille autour de cierges pâles...
Tel un Toutankhamon qui dut, très jeune, apprendre
A contempler le feu finir, dans l'âtre, cendre,
Je pense à la rupture inscrite en lettres d'or
Par les astres là-haut qu'un Dieu d'harmonie dore;
Car je sais qu'un beau jour, loin des régions du foehn,
Sur un haut promontoire, en l'île de Rügen,
Surplombant la Baltique et ses rouleaux houleux...
Les bras ouverts en grand, je t'attendrai, heureux,
Mon Ami, t'en venant en le corps de la foudre,
M'embrasser tendrement et me réduire en poudre !
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
XXII
En les Fulgurations de ton beau Corps de Gloire,
Tu verras, tout là-haut, des Mondes le grimoire
S'ouvrir, page après page, avec pour numéro,
Sans début, ni de fin, seul le chiffre zéro...
Pour unique lanterne aussi il adviendra
Que ton propre flambeau, par mille et un éclats,
Illumine les "mots" de cet immense ouvrage
Qui n'est que l'Univers dénué de tous âges...
Un jour, plus prestement que l'astrale lumière,
Reviendras-tu, qui sait, te joindre à notre Terre
Pour visiter quelque âme embrasant un berceau ?
Et, comme une fée douce agréant "distinguos",
Sous les coups répétés d'une Grâce quantique,
Apposer sur son front ta baguette magique ?
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
XXIII
- "Sonnera l'heure ainsi du Recommencement..."
Celui de la Pensée qu'en le "réminiscent"
Récupère un Prochain, au gré de ses "engrammes",
Comme le poisson fait de l'appât qu'il engame...
Quel sera donc celui, par soi-même exception,
Qui vivra de ce dont qu'en tous autres régions
Des Mondes, se sera dépouillé quelque mue,
Vestiaires du Néant pour ta "peau" d'absolu ?
Je saurai, quant à moi, le démasquer très vite,
S'il se met à conter, à "l'humanité mite",
Qu'aiment des Êtres qui brillent mieux que lucioles !
Ah ! Taisons pour l'instant ces espoirs par trop fols !
Car qui accepterait, dégoûté par nos sciences,
Que sont bien d’autres cas de "Bioluminescence" ?
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
XXIV
Courage, mon Ami ! Rien ne sert qu'on se hâte !
Car se nomme ce temps "dernière ligne droite" !
Et proche est l'arrivée, laquelle met en friche
La "légende" déjà dont pas mal tu te fiches !
Piétinent tes deux pieds ce qu'une renommée
Dira un jour de toi, le "bon" et le "mauvais",
Sans que nul être au monde, à venir ou d'antan,
Ne saisisse jamais ce que tu fus vraiment !
Mais loin de toute énigme, il demeure une chose
Que je tenais à dire ici, l'âme morose :
C'est que tu manqueras quand tu ne seras plus !
Que, malgré les coups bas de vils individus
T'ayant crucifié au bois des trahisons,
Nous pleurerons ta perte, oui tous, à l'unisson !
L'APOLOGIE DE JEAN-CLAUDE PANTEL
XXV
Il est temps désormais de conclure "l'éloge",
Tout regagnant ces "fins" auxquelles ne déroge
Nulle forme ici-bas, pas même l'élégie
Qui à "l'Apoptosisme", elle aussi, obéit !
Qu'appelle le berceau luisant le noir cercueil,
Que le jour et la joie se font larmes et deuil,
Que la bière et le ber, tous deux, aussi bien riment,
Qu'exister, ce n'est qu'être une énième victime...
Qui d'autre que toi nous l'aura autant appris ?!
Que nous sert donc le pleur quand hier, l'on a ri ?
Pourquoi se lamenter lorsqu'on jouissait naguère ?
Loin des vils geignements, jérémiades sommaires,
Ainsi s'achève là ma tendre apologie,
Tel un voyage au bout de la plus sombre nuit...
EPILOGUE
Pour ma tombe future, un pentélique marbre
- Ayant, pour épitaphe : " AD REM...", sous ce seul arbre
Dont la sombre feuillée laissera quelque oiseau
Gazouiller tristement – couvrira mes "vieux os"...
Reposera en paix, au simple état de cendre,
Mon corps pulvérisé qui, comme Anaximandre
Naguère l'affirmait, rendra "justesse" alors
A l'équilibration voulue du "fléau Mort"...